Une petite balade à vélo à travers la réserve faunique de La Vérendrye

Ce billet de blogue a été mis à jour en septembre 2021.

Traverser «le parc» de La Vérendrye en vélo? Mais quelle belle idée loufoque! Ceux qui connaissent le cyclotourisme savent à quel point il peut être difficile de choisir la destination de ses prochaines vacances en vélo. Cette année, pour mon voyage de cyclocamping, j'ai fini par choisir la traversée de cette immense réserve faunique. On parle d'une réserve de presque 12 600 km2, soit l'équivalent de la moitié de l'état avoisinant du Vermont.

Quel niveau d'expérience faut-il pour ce genre de périple?

Certains diraient que cela est dangereux, voire de la pure folie. D'autres utiliseraient le calque anglais «une promenade dans le parc» (a walk in the park). Soyons réalistes! Je ne recommande pas ce voyage pour quelqu'un qui a très peu d'expérience en cyclotourisme. À mon humble avis, il faut se poser les questions suivantes :

1. ​Ai-je une base en mécanique vélo, une monture en bon état, ainsi qu'idéalement des pneus anticrevaison?
2. Ai-je la motivation pour parcourir de grandes distances dans la forêt, sans le plaisir de traverser un village aux 10 km?
3. Suis-je assez organisé pour amener tout ce qu'il me faut, sachant que les points de ravitaillement sont limités?

Si vous avez répondu à la plupart de ces questions, vous êtes peut-être le candidat idéal pour cette traversée!

La base!

Mettons une chose au clair avant d'aller plus loin! Je parle bien de la réserve faunique et non d'un des deux parcs du même nom!
Je recommande de rouler du nord-ouest au sud-est pour deux raisons.

1. On maximise nos chances d'avoir le vent dans le dos.
2. On roule vers la maison!

Point de départ : je recommande de commencer à Louvicourt (Abitibi). Le tronçon entre ce dernier village et Val-d'Or (33 km) consiste majoritairement de longues lignes droites sans intérêt.
Point d'arrivée : je recommande d'arrêter à Grand-Remous si l'on ne veut pas affronter trop de côtes, ainsi qu'une circulation plus dense. Ceci étant dit, la route est tout aussi sécuritaire pour quelqu'un qui souhaite continuer vers Mont-Laurier, ou même Montréal via le P'tit Train du Nord.

S'y rendre (pas en vélo)!

Pour le transport, il y a plusieurs options à partir de Montréal, sans et avec voiture. Voici les étapes que j'ai effectuées.

1. J'ai acheté un sac géant de vélo à l'avance.
2. J'ai acheté un billet Montréal - Louvicourt en ligne. J'ai payé le supplément de 5 $ pour le vélo, et hop, je suis en route, vélo dans son sac et dans la soute à baggages!
3. Arrivé à Louvicourt, j'emballe le sac dans une enveloppe et je l'envoie à moi-même à Grand-Remous via Expédibus, service de messagerie par autocar. Je paye environ 14 $. À noter qu'ils ne vendent pas de sacs de vélo à Grand-Remous.
4. 220 km de pur plaisir!
5. Arrivé à destination, je récupère le sac et je remballe le tout pour le transport en autocar.

Si l'on voyage avec sa voiture, il suffit de la laisser au point d'arrivée, puis de rejoindre le point de départ en autocar.
ATTENTION! Toujours valider les infos avec le ou les transporteurs en question, puisque les règlements sont toujours assujettis au changement, ou à l'humeur de l'agent ou du chauffeur d'autocar.

Prêt pour le départ de Grand-Remous vers Mont-Tremblant, d'où j'achèverais en vélo mon voyage via le Corridor Aérobique!

Est-ce sécuritaire?

Oui. La route 117 sur la réserve est conviviale pour le vélo. Plus concrètement dans ce cas, cela signifie un accotement qui tourne autour du deux mètres, voire plus. Quelques fois, je me suis pris à rouler en plein milieu de la voie, pour me rendre compte par la suite que j'étais bel et bien dans un accotement large de trois mètres! Il faut par contre noter que celui-ci n'est pas toujours sans cailloux ou copeaux de bois. De plus, c'est quand même un trafic presque autoroutier qui y passe (par rapport à la vitesse et non l'achalandage), donc selon moi, un rétroviseur demeure un outil utile pour voir ce qui s'en vient.

Où puis-je dormir?

Quoiqu'il soit techniquement possible d'effectuer le tout en louant des chambres de motel ou des chalets, il est recommandé de le faire en mode camping. On a plus de choix de cette façon par rapport aux distances.

• Il y a un camping privé à 8 km de l'accueil nord, avant de rentrer sur la réserve.
• Il y a plusieurs campings rustiques le bord de la route 117. Certains ont des douches (eau froide ou eau chaude), d'autres de l'eau non potable seulement, et certains n'offrent que des toilettes sèches rudimentaires.
• Il y a aussi les campings Rapide et La Vieille qui offrent plus de services, moyennant un plus haut prix.
• Canot-camping La Vérendrye, au Domaine met à la disposition de sa clientèle un camping d'appoint entre l'accueil et la plage. Ils ont une longue tradition d'accepter les cyclotouristes aussi, mais vérifiez préalablement pour voir si c'est toujours le cas. Le prix est par personne. C'est sans aucun doute le meilleur choix sur la route, car on a accès à un bloc sanitaire, de l'eau potable, une buanderie, ainsi des tables à piquenique.
  
• Sinon, les premiers campings en sortant de la réserve vers le sud se situent sur le bord du réservoir Baskatong.
  
• Bien sûr, quoique techniquement interdit, il est toujours possible de trouver un endroit caché dans la forêt pour monter sa tente. Mais personnellement, les seules fois où je suis rentré dans la forêt, je m'était fait attaquer par des insectes voraces!

Le Domaine... vraiment?

Cet endroit prend toute son importance lors de la traversée de la réserve. Au Domaine, on a :

• ​de l'eau potable... eh oui, l'eau potable!!!
  
• un motel
• la boutique du Canot-camping, où l'on peut acheter toutes sortes de produits pour le camping, ainsi que des repas lyophilisés. Le luxe!
• ​une plage
• un sentier qui nous amène vers un tapis de sable dans le lac

Bien plus qu'un simple arrêt-pipi, le Domaine consistera d'une véritable métropole le long de votre route!

Y-a t-il des choses intéressantes à visiter?

Il y a une petite plage au camping Larouche, une autre plus glorieuse au Domaine, ainsi qu'une plage surveillée au camping La Vieille.
On peut louer un canot au Domaine pour changer le mal de place pour quelques heures ou même faire du canot-camping pour quelques nuitées.
Les chutes Roland (entre le Domaine et le camping La Vieille) et les chutes Quinn (entre l'accueil sud et Montcerf-Lytton) valent l'arrêt.

Quelques items à ne pas oublier

En plus de la liste normale de choses à amener, il ne faut pas négliger quelques petits " détails " :

• Filtre d'eau et/ou comprimés de purification d'eau : mis à part à l'accueil nord et au Domaine, il n'y a pas d'eau potable sur la réserve. Trainer assez d'eau embouteillée (même s'il est possible d'en acheter à quelques endroits) n'est pas toujours réaliste, car cela ajoute un poids considérable à la charge initiale.
• Papier toilette : les campings rustiques de la SÉPAQ en sont dépourvus.
• Chasse-moustique : sans ce produit, point de salut!
• Lecteur MP3 avec hautparleur : une excellente façon de briser la monotonie sur la route.
• Bouchons : certainement une bonne idée pour le camping, car la plupart des emplacements sont près de la route.