Le cyclotourisme en temps de pandémie

C'est l'été, et après quelques mois d'être confiné à la maison et aux alentours, l'appel du voyage se fait sentir de plus en plus. Mais qu'en est-il du contexte actuel pour un long séjour à vélo? Comment faudra-t-il adapter sa conduite, littéralement et figurativement, au coronavirus, tout en respectant les recommandations de la santé publique?

Le ravitaillement

De plus en plus de haltes cyclistes et routières commencent à rouvrir. On peut maintenant s'assoir au restaurant, idéalement sur une terrasse, et satisfaire son estomac avec une poutine, ou quelque chose de plus nutritif. Malgré cela, il ne faut pas toujours compter sur les abreuvoirs dans les parcs et les lieux publics pour se réhydrater. Selon le parcours, le fait d'amener deux bouteilles n'est plus suffisant. Un filtre empêche de devoir alourdir trop ses sacoches, et permet de puiser l'eau directement d'une rivière ou d'un ruisseau, l'eau étant abondante au Québec.
Il serait sage de non seulement être plus autonome en terme d'eau, mais aussi avec de meilleures connaissances en mécanique. En panne sur le bord de la route, il y a moins de chance que quelqu'un aiderait un cycliste mal pris que dans les années précédentes, encore moins l'embarquer dans son pickup pour l'amener à une boutique de vélo.

Matériel encore plus nécessaire!

La destination

La prochaine chose qu'il faudra changer, c'est où se rendre et comment. Évidemment, il faudra rester au nord de la frontière, et les provinces de l'Atlantique ne seront pas accessibles. De plus, la plupart des trains et des autocars ne sont pas encore en service. Dans ce cas, à moins d'avoir une voiture, un voyage autour de chez soi s'impose. Si l'on a accès à une automobile, il faudra y revenir après sa longue balade. Un trajet linéaire tel que Québec - Rimouski ou Montréal - Sherbrooke devient plus complexe à organiser.
À noter qu'il reste un service réduit de trains et d'autobus de la région métropolitaine (exo) qui peuvent vous amener avec votre monture à l'extérieur de la ville, vous épargnant jusqu'à une journée de vélo dans chaque sens. Bien sûr, le plus facile serait de partir directement de sa porte d'entrée.

En temps normal, les moyens de transport au Québec qui acceptent les vélos. Détails sur mon autre billet de blogue.

Les moustiques

Non, ce n'est pas un enjeu lié à la COVID, mais n'oublions pas que certaines régions du Québec sont réputées pour les insectes piqueurs. Puisque leur concentration diminue au cours de l'été, je recommande de ne pas trop se dépêcher d'aller rouler dans la forêt boréale au nord du fleuve. Ces destinations-là seront beaucoup plus agréables au mois d'aout. D'ici là, il est plus facile de rouler dans les régions plus près du St-Laurent, ou même dans les Cantons-de-l'Est.
À noter que ceci est un facteur moins important si l'on ne couche pas dans une tente.

L'hébergement

Quoique les campings peuvent recevoir les clients depuis début juin, certains refusent les tentes pour ne pas devoir désinfecter les blocs sanitaires. En réponse à la situation, il est mieux d'appeler les campings avant de s'y pointer. Une autre solution s'agit de camper dans les lieux non officiels, sur le bord d'une piste cyclable, d'un cours d'eau ou dans un parc, là où ce n'est pas explicitement interdit. Il suffit d'arriver tard et partir tôt sans laisser de traces, tout en étant discret!

Des fois, ça dépanne!

L'hygiène

C'est assez évident, mais la responsabilité de prévenir la contagion appartient à tout le monde. Le lavage des mains devra être fait beaucoup plus souvent, et le port d'un masque est une excellente idée lorsqu'on doit entrer dans un magasin ou si l'on prend un moyen de transport en commun avec son vélo. Malgré ces contraintes, l'été 2020 sera vélo... et vélo-voyage!

Mes suggestions de parcours pour le mois de juillet

• Une boucle vers Ottawa : 6 ou 7 jours vers la capitale du Canada. Aller par le sentier Prescott-Russell et retour par la Route verte. Il existe aussi un autre parcours intéressant par la rive ontarienne. Tous les détails sont sur mon billet de blogue Pédaler le long de nos cours d'eau. Possibilité de se rendre au parcours par le train de banlieue de Vaudreuil ou le métro vers Laval.
  
• Une boucle en Montérégie : 4 ou 5 jours vers le parc national du Yamaska, et Waterloo. Direction est sur la Route des Champs, et direction ouest, face aux vents dominants, sur la Montérégiade (via Farnham), une piste plus à l'abri des vents. Un parcours facile presque exclusivement sur piste cyclable.
  
• Une boucle du sud de la Montérégie et Brome-Missisquoi : 4 ou 5 jours en dehors des sentiers battus, en passant par le Sentier du paysan et la région frontalière des Frelighsburg. Des côtes sont à prévoir entre le lac Champlain et Bromont. Un coup de cœur s'agit de la traversée du lac Saint-Louis par la navette fluviale, en service durant les fins de semaine estivales. Je m'apprête à faire une variante de ce trajet, mais en étirant mon passage en Montérégie par le sud-ouest de la région.
  
• Une boucle autour du fleuve : 6 ou 7 merveilleuses journées le long du St-Laurent en direction de Québec. Le trajet des deux bords est relaté dans une autre édition de Pédaler le long de nos cours d'eau. Possibilité de se rendre au parcours avec l'autobus Longueuil - Sorel.

Et vous qui ont déjà pris la route depuis le début de la saison estivale, quelles sont vos observations vis-à-vis le cyclotourisme en temps de pandémie? Laissez vos commentaires ici!